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L’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir dénonce la formation à l'accompagnement sexuel

Paris, le 31 janvier 2015
Communiqué

L’association « Femmes pour le Dire , Femmes pour Agir » dénonce la formation à l'accompagnement sexuel organisée par l’APPAS

L’APPAS, association pour la promotion de l’accompagnement sexuel, présidée par Marcel Nuss, organise « une formation à l'accompagnement sexuel pour les personnes qui pratiquent, souhaitent pratiquer cette activité ou tout simplement s'informer sur cette thématique » près de Strasbourg du 12 au 15 mars.
L’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA) rappelle sa position : l’assistance sexuelle, achat de services sexuels, est assimilable à la prostitution, et autoriser les services d’aidant-e-s sexuel-le-s pour les personnes handicapées supposerait d’aménager la législation sur le proxénétisme.
Outre la compassion et la culpabilité qui sous-tendent cette prestation, elle est présentée comme un progrès inéluctable. Mais pour nous c’est bien de prostitution qu’il s’agit, et donc de régression…

L’ « assistance sexuelle » va à contre-sens de la position abolitionniste de la France et de la loi de « lutte contre le système prostitutionnel » votée à l’Assemblée nationale le 4 décembre 2013 et en attente de débat au Sénat.
Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir dénonce depuis 2007 les conséquences dangereuses pour notre société de la reconnaissance de l’assistance sexuelle. Plus particulièrement pour les femmes qui seraient une fois de plus utilisées à des fins de «marchandisation » mais aussi pour les personnes handicapées elles-mêmes, renvoyées une nouvelle fois à la ghettoïsation, à l’enfermement, soit chez elles, soit en institution. Aucune garantie n’éviterait d’éventuelles violences dans un huis-clos malsain.

Nous rappelons que le Conseil consultatif national d’éthique a rendu un avis défavorable en octobre 2012 à la reconnaissance du métier d'assistant-e sexuel-le pour les personnes handicapées. "Il n'est pas possible de faire de l'aide sexuelle une situation professionnelle comme les autres en raison du principe de non-utilisation marchande du corps humain", relève-t-il en réaffirmant que la sexualité n'est pas un droit : "Il semble difficile d’admettre que l’aide sexuelle relève d’un droit-créance assuré comme une obligation de la part de la société et qu’elle dépende d’autres initiatives qu’individuelles ».
L’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir s’interroge : pourquoi une telle formation, alors que les personnes qui la suivent ne pourront pas exercer en France ?

Curieusement, l’association APPAS nous informe sur Facebook que ce sont surtout les hommes qui sont intéressés à suivre cette formation : « Avis aux femmes intéressées, car nous avons déjà beaucoup de candidatures d'hommes pour le moment ». Et pourtant ce sont majoritairement des hommes handicapés qui demandent un accompagnement sexuel !

En outre, dans son éditorial du 3 octobre 2014, Marcel Nuss écrit : " nous allons déposer une demande de subvention auprès de la Fondation de France, avec pour objectif d’obtenir le financement d’une recherche-action dans le champ de la vie affective et sexuelle en milieu institutionnel. » La Fondation de France doit être alertée des implications et des objectifs de ce projet.
En nous opposant à l’  « assistance sexuelle », nous restons fidèles à l’éthique de la dignité de l’être humain, de la non marchandisation des corps et posons la question de la demande et du désir.

A cette occasion l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir demande donc que la loi de « lutte contre le système prostitutionnel » soit rapidement examinée au Sénat, et que les responsables politiques et les institutions réaffirment la législation française interdisant l’achat de services sexuels et donc l’assistance sexuelle.

Maudy Piot,
Présidente de Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir

Claire Desaint
Vice-présidente

LDIF, La Ligue du Droit International des Femmes
6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France