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Les expéditions punitives contre les femmes continuent…

Par Le Matin DZ

Encore une fois, des femmes sont lynchées ! Agressées, attaquées et humiliées par des "hommes" manifestement au-dessus des lois du pays. L’Observatoire contre les violences faites aux femmes (OVIF) tire la sonnette d’alarme.
Décidément la femme devient une espèce de défouloir certaines personnes en mal avec les mutations sociales et l’évolution de la condition des femmes dans notre pays. Il y a eu les précédents de Hassi Messaoud, M’sila, où en l’espace de deux mois, des hommes "honorables" s’en prennent à des femmes sans défense considérées par eux comme "des femmes de mauvaises mœurs" ! observe l’Observatoire contre les violences faites aux femmes.

Dans un communiqué acerbe contre les menées de quelques énergumènes en mal de statut, l’OVIF s’éleve "fermement pour condamner vivement les agressions dont sont, de plus en plus, victimes les femmes algériennes". Par ailleurs la démission de l’Etat en l’espèce est aussi pointé par l’Observatoire : "Nous nous élevons fermement contre le fait qu’aucune institution de l’Etat n’assure de protection aux femmes algériennes, comme le démontre cet énième fait divers. Nous sommes des femmes, membres d’associations féministes algériennes, et ce regroupement signifie que nous estimons que la coupe est pleine, que les autorités algériennes sont tenues de protéger les femmes de ce pays contre les velléités barbares d’hommes sans honneur qui s’érigent en justiciers, et en gardiens de la morale des femmes et d’une morale publique, désignant ainsi l’absence des institutions de l’Etat."

Démission de l’Etat dans la défense des femmes
L’OVIF rappelle de juste que les hommes qui portent atteinte aux femmes sont "dangereux pour le présent et l’avenir de l’Algérie". Pourquoi ? Parce qu’« incapables de militer, voire de se battre pour la justice et la démocratie dans ce pays, ils s’en prennent à son maillon faible, les femmes, du fait de la place que le pays leur attribue », ajoute l’Observatoire. Les défenseurs des droits des femmes relèvent une certaine banalisation de la violence. Ce qui est en soi assez grave. Car elle constitue un recul de la liberté pour ces femmes qui pourraient être nos mères, nos sœurs et no femmes. "Les agressions contre les femmes se sont multipliées sans que les autorités concernées se sentent impliquées, car elles ne prennent pas même la mesure des atteintes qui sont ainsi portées à la manifestation de l’Etat dans ses fonctions régaliennes. Il ne s’agit pour eux que de femmes. (…) Ces expéditions nous renvoient aux années 1980, lorsque des milices islamistes s’attaquaient aux femmes pour le type de vêtements qu’elles portaient, pour alors sauvegarder la morale islamique. Nous voulons savoir si en réalité ces troupes ne sont que des supplétifs des forces du gouvernement en place !"

Des enquêtes doivent être menées pour élucider ces attaques
L’observatoire contre les violences faites aux femmes avertit : "N’oublions jamais Karima assassinée pour non-port de voile." Enfin l’OVIF réitère son « indignation contre ces actes barbares (..)" Et il interpelle « les ministères de la Justice et de l’Intérieur pour remplir leurs rôles respectifs, mener des enquêtes qui dévoileront les vrais coupables et nous exigeons que la justice sanctionne enfin tous les crimes commis contre les femmes."

Synthèse Y. K.

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