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Des femmes traversent une route en Afghanistan

Le Parlement afghan a dû interrompre samedi un débat houleux sur une loi contre les violences aux femmes, plusieurs députés ayant exprimé leur vif désaccord avec cette loi qu’ils estiment contraire à la charia.

Le président Hamid Karzaï a ratifié en 2009 un décret sur l’Elimination des violences contre les femmes, qui interdit notamment les mariages forcés, la violence conjugale, et fixe l’âge légal du mariage à 16 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons.

La loi n’a donc pas besoin de l’approbation du Parlement, mais une députée, Fawzia Kufi, a souhaité obtenir le soutien de la chambre basse pour éviter que le successeur de Karzaï à la présidence, qui sera élu l’an prochain, ne puisse abroger à son gré la loi, en cas notamment de négociations avec les insurgés talibans.

Or, le président du Parlement a dû interrompre rapidement la séance, de nombreux députés exprimant leur désaccord avec cette loi contraire, selon eux, à la loi islamique ou charia.

Certains députés ont estimé que le mariage des fillettes ne pouvait être considéré comme un crime.

Aucune date n’a été fixée pour la reprise des débats.

Plusieurs militantes des droits des femmes se sont opposées à l’examen de cette loi par le Parlement.

«C’est très inquiétant pour nous. Nous nous sommes battues pendant des années pour avoir cette loi. Si le Parlement la change, les femmes vont retourner dix ans en arrière», a déclaré à l’AFP Mahbooba Seraj.

Cette loi constitue l’une des plus grandes avancées de ces dernières années pour les Afghanes, mais elle n’est bien sûr pas respectée dans les zones très vastes sous contrôle ou influence des insurgés, notamment dans le sud et l’est du pays.

Sous le régime intégriste des talibans (1996-2001), les femmes ne pouvaient étudier ni travailler à l’extérieur.

Les femmes craignent une radicalisation de la société afghane sous l’influence des talibans après le scrutin présidentiel de 2014 et le départ de l’essentiel de la force internationale de l’Otan prévu à la fin de la même année.

Hamid Karzaï ne peut briguer un troisième mandat en vertu de la constitution.

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