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JO Pékin : A l'heure des bilans

COMITE ATLANTA-BEIJING+


Le 23 août 2008.



Le costume islamiquement correct a coûté sa première médaille à la championne des Jeux d'Asie.



Les JO de Pékin auront signé l'arrivée massive du costume islamique sur les sites Olympiques en contradiction totale avec la règle 51 de la Charte Olympique qui interdit toute forme de manifestation politique ou religieuse sur les sites Olympiques.



A notre connaissance, aucune des athlètes emmitouflées dans leurs vêtements islamiquement corrects n'a réussi à se qualifier en finale alors que des athlètes femmes du Maghreb où la tradition sportive pour les femmes est bien implantée et qui respectaient les critères classiques imposés par les Fédérations Sportives, ont réussi à décrocher des médailles ( Maroc, Algérie).



La Bahreïnienne Rakia al-Gassra, la plus douée parmi les athlètes femmes des pays traditionnalistes du Golfe, a échoué en demi-finale du 200 m, où elle s'est retrouvée en sixième position. Avec une température de près de 30°C, la tête recouverte d'une cagoule de coton blanc, et le corps enserré dans une sorte de deuxième peau qui ne laissait voir que son visage et ses mains, il n'est pas interdit de penser, à voir sa rage de vaincre, qu'elle aurait gagné sans le handicap qu'a représenté son vêtement pourtant « profilé » pour qu'il ne gêne pas trop sa course.



Le Bilan en termes de participation.



Il y a encore quatre CNO qui continuent à ne pas envoyer de femmes aux JO :



- CNO appartenant à des pays où le sport est interdit aux femmes : Arabie Saoudite et Brunei (ce dernier CNO n'était pas représenté à Pékin faute d'avoir inscrit ses athlètes aux épreuves sportives)



- CNO qui ont considéré qu'il valait mieux miser sur les athlètes hommes : Koweït et Qatar (ce dernier s'était porté candidat à l'organisation des JO de 2020 !).



Rappel : en 2004 à Athènes 10 CNO n'avaient pas envoyé de femmes aux JO : en dehors de 3 CNO envoyant de minuscules délégations, il s'agissait de 7 CNO de pays islamistes : Arabie Saoudite , Koweït, Brunei, Emirat Arabes Unis, Oman, Qatar, Yémen.





Par ailleurs, ce sont au total 14 Comités Nationaux Olympiques qui lors de la cérémonie d'ouverture des JO, comportaient des femmes voilées :



- CNO dont les délégations ne comportaient que des femmes voilées : Yémen, Palestine, Djibouti, Iran, Soudan, Lybie, EAU, Oman, Afghanistan,

- CNO dont les délégations comportaient une ou plusieurs femmes voilées : Maldives, Mauritanie, Bahreïn, Egypte, Ethiopie ;



Rappel : en 1996 à Atlanta se présenta la première athlète en costume islamique, une tireuse Iranienne. Puis il y en eut trois à Athènes en 2004 : une ancienne nageuse Egyptienne, membre du CNO de son pays, invitée par le président du CIO à la cérémonie de clôture( !) et deux autres athlète qui ont concouru aux épreuves sportives : les représentantes du Bahreïn et de l'Iran.



Le Comité Atlanta-Beijing + ; fait pression depuis 1994 sur le CIO pour que soient exclus, comme le fût pour cause d'apartheid racial le CNO d'Afrique du Sud, les CNO qui n'envoient pas de femmes aux JO et pour qu'une partie des fonds de la solidarité Olympique soient orientés vers le développement du sport féminin.



Le CIO, qui n'a jamais osé se montrer radical, s'agissant de l'apartheid sexuel, a préféré se limiter à une politique d'incitation financière. Ainsi le nombre de délégations sans femmes est passée de 35 à Barcelone en 1992, à 26 à Atlanta en 1996, 9 à Sydney en 2000 et 10 à Athènes en 2004



Les mauvais calculs du CIO.



Le CIO se défend de ne pas avoir voulu appliquer la règle 51 de sa Charte. Le président Rogge déclarait dans une interview au Journal belge « Le Soir » que le port du voile ne saurait être comparé à l'affaire du badge que les athlètes français souhaitaient arborer, car « il s'agit d'un choix personnel ». Il ferait bien de lire les propos du porte parole de la délégation du Bahreïn recueillis par une journaliste de l'Equipe (édition du 20 août page 20) à propos de la tenue islamique de Rakia al-Gassra « son message c'est de prouver que toutes les femmes musulmanes peuvent réussir en sport comme ailleurs, tout en portant le voile islamique » et encore « elle est fière de porter haut la tradition musulmane ».



Il s'agit donc bien de propagande politico-religieuse.



Le CIO a trahi sa Charte ce qui va mettre en danger les athlètes femmes de pays musulmans qui ont le courage de ne pas porter le costume islamique et n'aide pas à réussir celles qui sont obligées de porter le costume islamique. Où est le bénéfice ?





Quel que soit le talent de la sprinteuse du Bahreïn, notre admiration ira toujours à la résistance d'un Smith et d'un Carlos qui ont osé affronter l'ostracisme des dirigeants et des citoyens de leur pays pour défendre la cause à laquelle ils tenaient ou celle d'une Hassiba Boulmerka qui a osé courir tête et jambes nues au péril de sa vie et qui, en pleine guerre civile contre les islamistes, a osé offrir sa victoire à toutes les femmes Algériennes qui pouvaient comprendre sa souffrance.





La présidente du Comité Atlanta-Beijing+ et

de la Ligue du Droit International des femmes (créée par Simone de Beauvoir)

Annie SUGIER

06 08 48 79 33



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