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Une femme pendue à Téhéran ce matin

Elle ne s'appellait pas Sakineh, mais Shahla. Peut-être même a-t-elle payé la marche arrière temporaire des autorités iraniennes sur le cas de Sakineh?
C'est toujours le même scénario macabre qui se déroule à Téhéran. Avec encore une fois des investigations baclées tant il est plus commode pour ce régime foncièrement misogyne de rejeter la faute sur une femme qui par définition a tort (voir lettre ci-dessous) :

Monsieur Seyed Medhi Miraboutalebi
Ambassadeur
Ambassade de la République Islamique d’Iran 4 Avenue d’Iéna, 75116 Paris


Le 1er décembre 2010
 
Monsieur l’Ambassadeur,
 
Nous venons d’apprendre avec une très grande émotion et indignation que ce matin, à Téhéran, une jeune femme, Shahla (Khadijeh) Jahed, accusée d’avoir tué la première femme de son mari, a été pendue. 

Selon nos informations Nasser Mohamadkhani, un membre et coach réputé des équipes de football en Iran, a demandé la peine capitale pour son ancienne maîtresse, qui fût en fait sa femme « temporaire », ce qu’il aurait caché aux enquêteurs jusqu’aux premières investigations menés pas ceux-ci. 

Shahla était emprisonnée depuis 9 ans et malgré l’existence de plusieurs points sombres dans les résultats des investigations, il nous est rapporté que, lorsqu’elle était en pleine conscience, elle n’avait pas avoué avoir commis le meurtre dont on l’accusait. La condamnation à la peine capitale a été d’abord annulée puis, très vite, la justice iranienne a reconfirmé le premier jugement. La décision d’exécution a été stoppée à trois reprises par le Chef de Justice Iranien. C’est ainsi que 9 années ont pu s’écouler, 9 années de souffrance dans le couloir de la mort… finalement ce matin la famille de Laleh (Fatemeh) Saharkhizan , la femme assassinée et Nasser Mohammadkhani , ainsi que ses enfants, ont exigé l’exécution de la peine capitale.

Nasser Mohamadkhani  aurait quitté le pays ce matin après avoir regardé agoniser cette femme pour « sauver son honneur », selon ses propos. 

Faut-il vous dire Monsieur l’Ambassadeur, que c’est l’honneur de votre pays qui est nouvelle fois mis en cause aux yeux de l’opinion publique internationale du fait de telles pratiques ?

Veuillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de mes salutations distinguées


Annie Sugier

Présidente de la LDIF

LDIF, La Ligue du Droit International des Femmes
6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France