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La bataille du voile islamique et des sales de prières a commencé à l'université de la Manouba à Tun

L'association "regards de femmes" se fait l'écho de l’occupation
depuis 3 jours de l’Université par des étudiants
salafistes qui réclament des salles de prière et le port du Niqab pour
les étudiantes. Je vous envoie ci-dessous l’article que le quotidien
La Presse de Tunis consacre au « sit-in d’un groupe d’étudiants barbus
à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba ».

Toujours selon La Presse : « La Fédération générale de l’enseignement
supérieur et de la recherche scientifique relevant de l’Ugtt (Union
générale tunisienne du travail) annonce, pour aujourd’hui, une grève
générale dans les établissements de l’enseignement supérieur. » et «
Afin de prendre connaissance de l’évolution de la situation, des
membres de l’Assemblée nationale constituante [du Pôle démocratique
moderniste et d’Ettakatol] sont allés à la rencontre, hier soir, du
doyen de la faculté. »

Yolande Geadah, Québécoise d’origine Egyptienne, dans son essai «
Femmes voilées, intégrismes démasqués », Montréal, VSB, 1996, décrit
précisément la stratégie des Frères Musulmans en Egypte par la
propagation du voile en milieu étudiant, vers le milieu des années
soixante-dix.

Il est également intéressant de noter que le voile est interdit à
l’université en Tunisie, et que les universitaires soutenus par les
démocrates modernistes tunisiens se mettent en grève pour que cette
interdiction ne soit pas levé !



L’intrusion d’un groupe de salafistes dans l’enceinte de la faculté de
La Manouba et l’occupation forcée des lieux, au motif de
revendications relatives au port du niqâb et à la mise en place de
salles de prières, auraient sans doute pu figurer parmi les nombreux
incidents dont notre pays est régulièrement le théâtre en cette
période qui demeure fragile. Il se trouve cependant qu’un incident de
ce type, qui porte atteinte à l’espace sacré de l’université,
intervient après de nombreux autres.
Un règlement musclé à travers le recours aux forces de l’ordre, en
outre, aurait pu mettre un terme à cet épisode. Néanmoins, le refus du
doyen de cette option, qui souligne l’attachement de l’Université à
son autonomie, est le second ingrédient qui, tout en laissant
l’incident s’installer dans la durée et prendre ainsi l’aspect d’une
véritable crise, lui a conféré en même temps une dimension politique
incontestable... La journée d’aujourd’hui verra en effet
l’organisation d’une grève générale dans les universités du pays ainsi
qu’un rassemblement devant l’Assemblée constituante. Et les partis,
avec un enthousiasme variable, ont dû prendre position d’une façon
suffisamment claire, dans un jeu de communiqués où les uns poussent à
la surenchère dans la condamnation du phénomène, tandis que les autres
s’attachent surtout à ne pas être taxés de complaisance.
Quoi qu’il en soit de cette tournure politique des choses, il reste
que cette vaste mobilisation est un signal fort qui en dit long sur ce
que représente pour le Tunisien l’Université et son autonomie face à
toute intrusion et à toute violence.

L’intrusion d’un groupe de salafistes dans l’enceinte de la faculté de
La Manouba et l’occupation forcée des lieux, au motif de
revendications relatives au port du niqâb et à la mise en place de
salles de prières, auraient sans doute pu figurer parmi les nombreux
incidents dont notre pays est régulièrement le théâtre en cette
période qui demeure fragile. Il se trouve cependant qu’un incident de
ce type, qui porte atteinte à l’espace sacré de l’université,
intervient après de nombreux autres.
Un règlement musclé à travers le recours aux forces de l’ordre, en
outre, aurait pu mettre un terme à cet épisode. Néanmoins, le refus du
doyen de cette option, qui souligne l’attachement de l’Université à
son autonomie, est le second ingrédient qui, tout en laissant
l’incident s’installer dans la durée et prendre ainsi l’aspect d’une
véritable crise, lui a conféré en même temps une dimension politique
incontestable... La journée d’aujourd’hui verra en effet
l’organisation d’une grève générale dans les universités du pays ainsi
qu’un rassemblement devant l’Assemblée constituante. Et les partis,
avec un enthousiasme variable, ont dû prendre position d’une façon
suffisamment claire, dans un jeu de communiqués où les uns poussent à
la surenchère dans la condamnation du phénomène, tandis que les autres
s’attachent surtout à ne pas être taxés de complaisance.
Quoi qu’il en soit de cette tournure politique des choses, il reste
que cette vaste mobilisation est un signal fort qui en dit long sur ce
que représente pour le Tunisien l’Université et son autonomie face à
toute intrusion et à toute violence.

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