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LDIF > Le travail des femmes

Enfin du concret et du positif dans la lutte contre les discriminations hommes femmes au travail !

Lisez l’article de l’Humanité du 17 août « l’inégalité salariale sur le grill ». En première page le journal titre « hommes-femmes : une victoire sur l’inégalité ». Le dossier rappelle que l’écart de salaire est de 30% entre les hommes et surtout qu’il ne diminue plus alors que les lois sur l’égalité et l’entrée massive des femmes sur le marché du travail avaient laissé espérer une tendance à la réduction des différences.

1. D’abord la bonne nouvelle : l’arrêté rendu le 6 juillet par la cour de Cassation. «  Le jugement donne raison à une salariée qui s’estimait victime d’une discrimination salariale en raison de son sexe ; après avoir comparé sa situation avec celle de collègues masculins. Avec une ancienneté plus importante et un niveau d’études similaires, cette femme, une DRH, était moins bien payée que ces hommes, directeurs chargés de la politique commerciale et des finances de la même entreprise, membres comme elle du comité de direction ». Décision très importante car dans sa formulation elle valide la méthode de la comparaison de poste :
«  Une identité de niveau hiérarchique, de classification, de responsabilité, une importance comparable dans le fonctionnement de l’entreprise, chacun exigeant en outre des capacités comparables ».

2. Ensuite la mauvaise : les résultats d’une étude publiée en juillet par l’OFCE, étude réalisée par Dominique Meurs et Ariane Pailhé de l’Ined ainsi que par Sophie Pontieux de l’Insee. Cette étude porte sur une tranche particulière : les femmes de 39-49 ans.

Elément intéressant les auteures prennent en considération le groupe de femmes qui n’ont pas interrompu leur carrière pour des raisons familiales ». Or la différence de salaire avec les hommes reste élevée : 17% ! Les auteures pointent le fait que 30% de cet écart peut se justifier par des éléments objectifs (mais néanmoins aussi liés à la condition des femmes…) tels que « moins de temps partiel chez les hommes qui ont en outre des postes plus élevés dans des secteurs mieux rémunérés ». Restent donc 70% qui traduisent le fait que les employeurs se font une certaine idée du modèle féminin et pénalisent le simple « risque d’interruption de carrière ». Ecart d’autant plus choquant que ces femmes sont en général davantage diplômées que leurs collègues masculins (19% on le niveau bac +3 contre 17% des hommes).

On peut imaginer la catastrophe quand s’y ajoutent les autres facteurs dus à la prise en charge par la femme des charges dues à la vie domestique associées aux interruptions de carrière ! « les femmes qui ont connu des ruptures de carrière perçoivent 23% de moins que celles qui ont pu rester dans l’emploi.

3. A lire aussi dans ce dossier un entretien avec Rachel Silveira, économiste, maitresse de conférence à Paris X («  la nouvelle décision de la Cour de cassation met les pendules à l’heures »).

4. A noter, enfin un encadré consacré au « blog contre le sexisme au travail », Videmeuf, le site web lancé par l’association « osez le féminisme » (« mettre en lumière ces inégalités et exiger des mesures de la part des pouvoirs publics ».

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