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LDIF > La femme dans les cités

Morte brûlée vive

Le 4 octobre 2002 à Vitry sur Seine, Sohane, une jeune fille de 17 ans meurt brûlée vive dans un local à poubelles pour avoir refusé de se soumettre au diktat d’un petit caïd de banlieue. Lorsque une semaine plus tard, la presse annonce que les amies de Sohane, avec l’appui de la Mairie vont organiser une marche silencieuse en partant de l’endroit où Sohane est morte, je m’y rends sans hésiter en me disant « je ne peux pas avoir été à Kaboul et ne pas aller à Vitry ».

C’est ainsi que se renoue le lien de la LDIF avec les jeunes filles des cités.

Peu de temps après avec l’avocate de la Ligue, je rencontre Kahina, la sœur aînée de Sohane, chez son père dans une cité de Vitry. Ils nous demandent de nous constituer partie civile en tant qu’association de défense du droit des femmes.

Kahina participe en janvier à une conférence de presse de la LDIF à Paris au cours de laquelle nous dénonçons les violences extrêmes dont sont victimes les femmes à travers le monde et y compris en France. C’est cette même année que le Mouvement Ni Putes Ni Soumises organise sa première marche en partant de Vitry en hommage à Sohane. C’est aussi cette année là que pour marquer le première anniversaire de la mort de la jeune fille, à la demande de Kahina, la LDIF fait réaliser une plaque en à la mémoire de Sohane, en matériau incassable pour remplacer celle que la Mairie à déposée devant le local à poubelle de la cité Balzac à l’endroit où Sohane est morte. Cette plaque, nous a été demandée par Kahina, car celle de la Mairie comporte une inscription incomplète « A la mémoire de Sohane Beziane, pour que garçons et filles vivent mieux ensemble dans l’égalité et le respect .1984-2002 ». Il manque « morte brûlée vive » ! De plus la plaque a été brisée et souillée par les amis de l’assassin, un certain « Nono ».

C’est ainsi que commence l’histoire de cette plaque dont la Mairie ne voulait pas entendre parler et qui sera au centre des actions que nous mènerons : d’abord en la déposant sur la tombe de Simone de Beauvoir, puis dans différents lieux de Paris, jusqu’à ce que deux lieux, l’un à Vitry, l’autre à Paris dans le 15 éme arrondissement portent le nom de Sohane et reçoivent la plaque « complète ». Enfin il y aura le procés de Nono et de son complice en avril 2006 à la cour d’Assises de Créteil, puis le procés en appel du seul complice l’année suivante. La Cour a jugé que le crime pour actes de tortures et de barbarie revêtait un caractère sexiste et a accepté la constitution de partie civile de la Ligue. La ligue a mené ses actions avec le soutien des associations locales notamment le collectif Feminin Masculin Vitry.

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6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France